Foundiougne tombe à l’eau (Par Kisito Ndour)

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De l’eau trop salée, de la fange et plus rien. Voilà résumé le sort des habitants de la paisible presqu’île de Foundiougne depuis un peu plus d’une année. Une faute lourde qui sent à plein nez un mépris nauséabond des autorités.
Impropre à la consommation depuis plus d’une année à cause d’un taux de salinité élevé, sans que les autorités n’aient réellement trouvé une solution viable au problème, l’eau s’était en effet transformée en boue. En fange pour être vulgaire. Une vulgarité que je fais volontairement mienne, qui n’atteindra jamais le degré de mépris des autorités  de la ville vis-à-vis des habitants de la bourgade.
Je m’explique.  Gouverner, c’est prévoir. Voilà un phrasé avec lequel les politiciens aiment à nous bassiner et qui, dans ce cas précis de manque d’eau  potable latent à Foundiougne, montre qu’ils n’en ont cure en effet. Et n’essayez pas de contenir ma colère, la colère de tous les Foundiougnois, qui se contentent depuis plus d’une année de citernes d’eau venant au quotidien, voire tous les deux jours, distribuer quelques litres pour étancher leur soif. C’est l’unique moyen trouvé par les autorités pour colmater la brèche. Que dis-je ? C’est une bévue.
Priver toute une ville d’eau courante pendant plus d’une année, en 2018, est une faute grave qui mérite une réponse à l’aune du préjudice. C’est inadmissible que les autorités n’aient  pas vu venir ce grave problème de salinité de l’eau. C’est inadmissible que dans la planification de la gestion de Foundiougne, il n’y ait pas eu de plan B dans l’approvisionnement d’une ressource aussi vitale qu’est l’eau. C’est inadmissible que depuis plus d’une année aucune solution durable ne soit trouvée. C’est inadmissible encore que les habitants continuent à payer, chaque mois, la facture salée – et sans jeu de mot – d’une eau, hier salée mais pouvant servir à faire le linge ou la vaisselle ; et aujourd’hui sale car boueuse. Une eau qui a finalement tari…
Le moment est venu de dire stop. Basta ! Foundiougne ne mérite pas de vivre d’amour et de boue. Alors debout, disons non ! Plus aucun paiement de facture. Plus aucun répit pour le maire et son équipe, élus pour gérer notre petite municipalité, petite par sa taille mais grande par sa jeunesse, ses femmes et ses bonnes âmes aujourd’hui assoiffées. Le moment est venu de s’indigner.
©️ *Kisito Ndour, Journaliste Sénégalais au Maroc, rédacteur en chef de leseco.ma*