SITUATION DES JEUNES AU PORT DE FOUNDIOUGNE-NDAKHONGA : LA TENTATIVE MALADROITE DE DEMENTI QUI VOUS ENFONCE DAVANTAGE M. LE DIRECTEUR GENERAL

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Dans une tentative maladroite de démenti intitulé « Situation des jeunes au port de Foundiougne-Ndakhonga : le DG de l’ONFP dément Lamine Sarr et étale ses preuves (DOCUMENTS) », vous affirmez que « le 2ème Secrétaire Elu du Conseil départemental de Foundiougne a été désinformé ou qu’il dit des choses qu’il ne maîtrise ».

Avec la fiche synoptique de formation aux métiers portuaires en perspective de l’exploitation du port de Foundiougne-Ndakhonga, que vous avez publiée en guise de preuve, je viens de savoir que c’est l’ONFP qui a procédé au choix des bénéficiaires de la formation. Vous voyez donc que ma sortie ne vise nullement l’ONFP. Et là, vous me confortez dans mes doutes quant à la transparence du choix (vous avez bien fait de parler de choix qui n’obéit pas toujours à des critères pertinents et objectifs) de ces jeunes. Car, au-delà de la très faible représentation des jeunes du département de Foundiougne dans cette formation que je déplore, c’est la manière cavalière dont ce choix a été fait ; un mode opératoire qui ne garantit pas forcément l’équité et la transparence, qui ne respecte point les orientations politiques actuelles basées sur la gouvernance de proximité, la responsabilisation des acteurs territoriaux à travers la territorialisation des politiques publiques, la démarche inclusive et participative ainsi que la volonté d’autonomisation des collectivités locales.

  • Le jour du lancement, le discours du Ministre qui a tenté de justifier le choix opéré, nous a fait comprendre que de nouveaux chiffres allaient être avancés.

Ces nouveaux chiffres concernant le nombre de ressortissants du département de Foundiougne ne me surprennent guère, car à la suite des récriminations que votre tutelle et vos services ont reçues, mais également du tollé général occasionné par cette injustice, vous ne pourriez faire autrement que d’essayer de rectifier le tir. En effet, dès après la cérémonie de lancement à Ndakhonga, après avoir constaté l’absence notoire des ressortissants du département de Foundiougne parmi les bénéficiaires présents, nous nous sommes rapprochés de vos services qui nous ont rétorqués que la liste des bénéficiaires de la formation n’était pas définitive, car poursuivent-ils, certainement parmi les candidats retenus, d’aucuns ont réussi à des concours et d’autres ont trouvé certainement autre chose ailleurs. Le cas échéant, les remplacements nécessaires seront faits. Alors, tout de suite nous avons compris, que vos services sont en train de prendre la mesure du ressentiment provoqué par cette injustice. Ensuite, à cet instant, d’autres questionnements nous sont venus à l’esprit : ces remplacements seront-ils faits sur quelle base ? y-a-t-il une liste d’attente ? Si oui, pourquoi cette liste d’attente ainsi que la première liste d’ailleurs, n’ont pas été rendues publiques ? Les règles élémentaires de la transparence voudraient que cette liste soit rendue publique à l’avance. Pour nous convaincre de votre volonté de transparence, pourquoi n’avez-vous pas publié cette liste dans les média. En lieu et place, vous nous servez une feuille de route du processus qui, bien heureusement, nous informe que seul l’ONFP a procédé au choix. En lieu et place d’une publication des listes, c’est apparemment le téléphone arabe qui a été utilisé pour informer. Malheureusement, même si cette liste publiée est aujourd’hui, elle ne peut rien signifier à nos yeux, car le mal est déjà fait.

  • 90 jeunes de Foundiougne retenus dont 61 constitués de dockers et agents de sécurité : Non, nous ne voulons pas que nos jeunes soient ravalés aux postes de dockers et d’agents de sécurité.

En analysant les chiffres mis certainement à jour à la suite de nos récriminations, nous constatons que sur les 90 jeunes que vous avez finalement retenus, 61 sont des dockers et des agents de sécurité. Cela signifie que vous avez réservé au département de Foundiougne les formations à certains types d’emplois que je me garderai de qualifier ici. Non, notre département dispose de suffisamment profils, d’hommes et de femmes de qualité pour que ses fils et filles ne soient ravalés à ces postes. Nous avons même les compétences nécessaires pour diriger le port de Foundiougne Ndakhonga et en faire un outil performant au profit d’un Sénégal émergent.

  • L’ONFP, simple prestataire de services, ne doit pas être maître-d’ œuvre du choix des bénéficiaires de la formation.

Dans votre démenti, « le choix des bénéficiaires et la sélection faite au regard des métiers retenus en septembre-octobre 2016 » sont l’œuvre exclusive par l’ONFP. La fiche synoptique jointe à votre tentative de démenti le prouve à suffisance. Si je comprends bien le statut et les missions de l’ONFP, établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé par la Loi n°86-44 du 11 Août 1986, vous êtes chargé « d’aider à mettre en œuvre les objectifs sectoriels du gouvernement et d’assister les organismes publics et privés dans la réalisation de leur action ». Vous êtes également prestataires de services comme l’indique l’article 3 de ce même décret qui traite de la question des ressources de l’Office national de formation professionnelle. Entre autres provenances des ressources de l’ONFP il est indiqué, « le produit des prestations de services fournies aux entreprises et organismes privés et aux services publics ». En conséquence, vous êtes au service des demandeurs d’emploi, des travailleurs, des entreprises, des collectivités, des organismes de l’Etat, etc.

Dans le mandat assigné à l’ONFP, je ne vois donc pas en quoi, vous devriez être maître d’œuvre de la sélection (du choix !) de candidats à cette formation. Tout au plus, vous devriez assister le service dédié de l’Etat ou l’entreprise demandeur, qui à son tour, dans l’esprit de l’Acte III de la décentralisation qui prône la territorialisation des politiques publiques, la gouvernance de proximité, une responsabilisation accrue des collectivités locales et une plus grande synergie des niveaux décisionnels déconcentrés et décentralisés, devrait associer, tout au long du processus, les institutions locales. A ce titre, dans la commission de sélection, je verrai bien autour du Gouverneur de région, des Préfets, garant du contrôle de légalité, une commission mixte composée, de l’ANAM, des représentants des Conseils départementaux de Fatick, Gossas et Foundiougne, des représentants des Maires à travers leurs réseaux, de la société civile, des représentants des chambres consulaires, incontournables à mon avis dans cette affaire car chargées de l’animation économique des territoires, en rapport avec les collectivités locales.

M. le Directeur général, je ne remets nullement en cause les compétences de l’ONFP dont j’apprécie fortement, l’excellent travail accompli par ses services auprès des collectivités locales et des communautés de base. J’apprécie également la qualité de vos agents dont celle qui est responsable de votre antenne de la zone centre. Elle est d’une disponibilité sans nulle autre pareille et abat un travail titanesque en matière de renforcement de capacités des acteurs locaux.

Je suis plutôt dans le combat de principe. Ce que je déplore, c’est le mode opératoire qui été utilisé dans le choix des jeunes à former, mode opératoire aux antipodes des règles de la transparence et de l’équité. Je continue également à déplorer la sous-représentation des jeunes du département de Foundiougne dans cette formation. Et si les nouveaux chiffres avancés sont vérifiés, nous demandons de revoir les profils car 61 jeunes de notre département seraient ravalés aux postes de gardiens et de dockers. NON, LE DEPARTEMENT DE FOUNDIOUGNE N’EST PAS UNE RESERVE DE MANŒUVRES.

Lamine SARR,

2ème Secrétaire Elu du Conseil départemental de Foundiougne

Responsable APR à Mbam