Référendum et présidentielle, Comment votent les « DJINNS » de l’Etat ?

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Depuis que le vote est institué comme voie d’expression démocratique sa procédure de gestion n’a connu que de timides évolutions exigeant ainsi d’autres méthodes de prise en charge. Du 19ème jusqu’à la fin du 20ème siècle le vote a toujours été manuel mais, vers les années 1990 l’introduction des machines à calculer dans la gestion des élections a donné naissance au système de vote hybride qui est aujourd’hui en pleine mutation vers une automatisation plus accrue avec l’utilisation d’ordinateurs à voter qui augurent l’ère du vote électronique.

La définition du mot système dans le cadre des élections ne saurait aller au-delà de ce qui détermine un ensemble de procédés pour produire un résultat. Cette définition reste vague autour du mot résultat dont un qualificatif comme sincère prouverait la pertinence dans une compétition électorale. Le système de vote manuel à ses failles qui datent de l’ère coloniale ainsi, vouloir les occulter ne ferait que fixer une position par rapport à ce qualificatif indispensable pour la transparence des élections.

Le système de vote manuel, œuvre d’une minorité à la recherche de légitimité, n’a été upgradée que sur le plan structurel avec l’avènement du suffrage universel qui a permis d’élargir la base de l’électorat. Cette restriction dans son évolution, préméditée ou non, fait qu’il demeure une source de controverses avec des conséquences à l’encontre de la volonté des peuples usagers contraints de se soumettre à un système qui leur est impose.

La méthode de gestion de certaines séquences de ces trois composantes, sous le seul contrôle de l’administration des gouvernants, acteurs et juges des élections, bafoue l’équité dans la prise en charge des candidats. Le privilège que s’octroie cette administration du candidat au pouvoir qui délimite l’aire d’intervention des autres, vide ce système de toute garantie de neutralité. C’est à ce support du colonisateur à la conquête d’une nouvelle voie « démocratique » de servitude que je m’attaque pour une émancipation du peuple mandant.

Tous ceux qui, comme moi en ont marre de ce système de vote, sont interpelés, eux qui, à travers le forum des acteurs civils, se soucient du pouvoir populaire qu’une minorité voudrait usurper. L’inertie des supposés protecteurs du peuple ne fait que revigorer cette administration soumise qui, de la façon la plus impudente impose, au lendemain des élections, des résultats que le mandant martyr, fourbu d’enterrer ses morts, consomme pour préserver la paix et la stabilité.

L’organisation et la gestion des élections devraient être sous la supervision d’entités dont la neutralité suscite respect et confiance. Les organismes internationaux et de la société civile, organes de veille pour un ancrage de la vraie démocratie, toujours interpelés au lendemain des élections pour préserver la paix et la stabilité devront, avec les réalités de l’ère du bit, abandonner leur position d’interventionnistes pour jouer pleinement le rôle qui est le leur dans le processus de sécurisation de l’expression de la volonté citoyenne des peuples mandants.

Les observateurs des élections, issus de ces organismes bailleurs de fonds et d’expertise, devraient pouvoir contrôler l’utilisation des ressources mises à disposition pour la gestion des élections. A moins que la dictature ne prime sur la démocratie, aucun Etat ne devrait s’opposer à une mission d’audit préélectoral avec les termes de référence des acteurs de l’opposition à qui revient la charge de reconnaître la fiabilité d’un processus electoral.

Il revient à ceux qui doutent de l’équidistance de l’administration du candidat au pouvoir de définir la procédure de l’incontournable audit préélectoral en tenant compte de la limitation du nombre d’électeurs à trois cent (300) au plus par bureau de vote, de la suppression de la prolongation de l’heure de vote, de l’utilisation du bulletin de vote unique et du spray à la place de l’encre dite indélébile.

Ma peur de l’avanie m’a planté dans les sabots de la vérité sous lesquels le mensonge s’écrabouille ainsi, je rappelle que Le référendum, une élection générale comme la présidentielle, peut servir de test pour valider une stratégie de fraude. Tout exploitant dudit système qui refuserait une mission d’audit préélectoral ne ferait que confirmer sa volonté de travestir le choix démocratique du peuple qui doit être édifié sur le vote des « djinns » au service de l’Etat gérant.

1-) Inscription des « djinns » dans le fichier électoral

     La phase de mise à jour du fichier électoral après révision des listes électorales effectuée par la seule administration du candidat au pouvoir permet d’inscrire et de compter les « djinns » ou électeurs virtuels dans l’électorat dont l’exactitude des chiffres avancés ne peut être certifiée que par contrôle physique sous la supervision d’observateurs dont la neutralité ne suscite aucun doute. La vraie démocratie exige ce contrôle physique qui permet de recenser les détenteurs de Cartes Nationales d’Identité (CNI vivants ou décédés), les inscrits dans le fichier electoral, les exclus et les inclus à tort dans le processus. Le contrôle physique exige de l’Etat gérant la mise à la disposition des auditeurs de la base de données des cartes nationales d’identité (CNI) et du répertoire national des localités pour déterminer la population électorale.

     La solution exige entre autres actions du package, le contrôle physique sur le terrain qui permet d’identifier et d’extraire les « djinns » et les inclus à tort.

2-)Vote des « djinns »

     La confection de la carte électorale par la seule administration du candidat au pouvoir permet de créer des bureaux de vote fictifs (BVF) dans des localité bien choisies.  Ces BVF servent de supports pour pouvoir comptabiliser les suffrages des « djinns ». Pour bien comprendre ce manquement dans la procédure de gestion du système de vote manuel, il serait necessaire de rappeler qu’il existe deux types d’élections, les élections locales qui concernent les collectivités locales et les élections générales comme la présidentielle et le référendum.

Pour les élections locales la carte électorale se définit en tenant compte des frontiers des collectivités où se déroule le scrutin ce qui rend pratiquement impossible la création de BVF pour valider les suffrages des électeurs virtuels. Mais pour les élections générales l’implantation des bureaux de vote n’est limitée par aucune frontière ainsi, l’administration du candidat au pouvoir, qui assure un contrôle illimité sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger et qui s’octroie le privilège de se retrouver seule lors de la  confection de la carte électorale, peut créer des BVF dans des localités bien choisies. Cette voie de fraude est confortée par le fait que la majorité des candidats ne sont pas représentés dans tous les bureaux de vote le jour du scrutin et à cela s’ajoute la nébuleuse qui entoure la lettre de mission des organes de régulation.

La solution exige, en plus du croisement du fichier électoral et de la carte électorale, la presence de tous les acteurs lors de la confection de la carte électorale.

3-)Décompte du vote des « djinns »

     La gestion des procès-verbaux dans sa phase de remontée vers les commissions de centralisation sous le seul contrôle de l’administration du candidat au pouvoir permet de comptabiliser les résultats des BVF où les « djinns » ont voté. Mais, avec le déploiement des observateurs à partir de la carte électorale issue du croisement avec le fichier électoral, aucune manipulation des procès-verbaux ne sera désormais possible. Les observateurs presents dans tous les bureaux de vote transmettront les données des procès-verbaux via le telephone portable pour permettre à leur Unité Centrale (UCO) de publier les résultats dans l’heure qui suit la fermeture des bureaux de vote.

La solution exige la présence des observateurs dans tous les bureaux de vote pour suivre   le déroulement du scrutin et transmettre, via le téléphone portable, les résultats  pour centralisation et publication.

Tout système de vote pour recueillir le choix démocratique d’un peuple doit être évalué. Le savoir-faire africain s’est confirmé ainsi, toute approche exclusive serait synonyme de confiscation des prérogatives du peuple mandant. Aucun pays ne devrait servir de « cobaye » à un système de vote dont les concepteurs n’ont pas le courage scientifique de se faire évaluer au niveau mondial. Toute investigation en dehors du champ de la vraie démocratie ne fait que confirmer une volonté de vouloir frauder en s’enrichissant.

L’unité de tous les acteurs s’impose pour défendre la sincérité et la transparence des élections. Pour la gouverne des gérants soumis dudit système de vote, membres de la camorra électorale, la pieuvre sans tentacule s’est ankylosée. Pour ces managers « d’institutions » qui se dandinent dans un organisme sans fibre patriotique, l’étendard et l’hymne national ne peuvent constituer une énergie positive capable de dissoudre le MOI égoïste qui enterre l’intérêt general.

Mr Bakar NDIAYE

Consultant en organisation et informatique

Chercheur-Inventeur

Expert électoral et en biométrie

Spécialiste du vote électronique

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