Non. Ce titre d’un quotidien de la place de Dakar m’a paru trop dur pour toi Penda Bâ encore jeune et qui n’as pas bien compris ton pays le Sénégal que tu partages, toi la Hal Pulaar, avec d’autres ethnies autres que les Wolofs sur lesquels elle tu te défoulais. Penda, tu es le produit de ce métissage dont la maillonaise n’a pas totalement pris dans certaines régions comme la tienne. Et il faut que tu comprennes.
A toi et à mes autres cousins et cousines Hal Pulaars, je voudrais commencer par partager cette petite histoire me concernant. Si je ne porte pas le nom de mon grand père Biram comme le voulait mon père Sereer, c’est à cause d’un Hal Pulaar. En effet, Thierno, marabout coranique, Hal Pulaar et ami de mon père, demanda au Sereer, le jour du baptème de son garçon de donner le nom à Alioune, fidèle compagnons du Prophète Mouhamet (PSL). « Puisque c’est le Toucouleur qui me le demande, je ne peux pas refuser » répondît mon père.
Pour te dire, Penda, que ces liens entre Sérères et Toucouleurs/Hal Pulaar ou entre autres ethnies sont les piliers sur lesquels reposent la stabilité et la paix du Sénégal. Saluer en passant le travail immense du premier Président de la République, en l’occurrence Léopold Sédar Senghor qui a toujours usé de ces réalités pour bâtir notre nation. Un travail qui n’est pas totalement achevé. Et c’est là, Penda, que certaines réactions font peur après un travail de si longue haleine ; un beau travail qui fait qu’aujourd’hui, au Sénégal sont cousins Sereers et Diolas, Sereers et Hal Pulaars, Diouf et Faye, Ndiaye et Diop, Touré et Cissé, Mourides et Tidianes et autres.
Pour te dire encore Penda Poulho Bâ et à ceux ou celles qui pensent comme toi que le Sénégal est une nation encore en construction. Un conglomérat d’ethnies que la France a rassemblées, a donné un nom et l’indépendance. Il s’agit de Wolofs, Sereers, Diolas, Mandinkas, Mankagnes, Balantes, Kognaguis, Peuls, Pepels, Lébous, Bainounk, etc. Ces ethnies sont du Fouta, Djolof, Cayor, Sine, Saloum, Rip, Gandoul, Ndoucoumane, Djognick, Ndiaffé Ndiaffé, Boundou, Niani, Fogni, Lôg, Casamance, etc.
Penda, chaque contrée citée plus haut a eu ses heures de gloire et de tristesse face à la France colonisatrice et civilisatrice. Ainsi aucune ethnie si majoritaire soit-elle ne peut se prévaloir d’être propriétaire de ce pays. Ou d’être supérieure. Seulement et c’est ce qui t’a fait peut être disjoncter, en pleine campagne électorale, le Wolof a tendance à tout s’approprier. Il a son Sereer. Il a son Diola. Il a son Toucouleur. Il a son Peulh. Etc. Et il va jusqu’à donner des noms : pour le Wolof les Diatta et Diarra sont des Ndiaye.
Mais chère cousine Penda, à qui appartiennent notre « thiébou diène national » et notre café au lait matinal que tu sais bien préparer ? Huile d’arachide, riz blanc, sucre, café, chocolat, beurre, tous ces produits que nous consommons sans distinction d’ethnies, de races ou de religions nous ont été imposés par la force des choses à la place du cous-cous, ndiourndi, lakh et autres mets.
Finalement, Penda, à qui appartient le Sénégal à qui on a encore imposé une économie longtemps basée sur la monoculture de l’arachide et une monnaie, le franc CFA ? Le CFA qui ne parle ni Wolof, Sereer, Diola ou Mandiak et qui nous fait courir nuit et jour, surtout en cette période de recherche du mouton. Tabaski oblige. Bon courage, Penda et resaisis-toi. Mbourou fof ko ?…………………………….
Alioune Loum, Thiamène, Foundiougne, ndouckou@gmail.com