Balla Gaye 2, Modou Lo, Eumeu Séne, ne parlent pas le français comme Yékini ou Tyson, pourquoi ?

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Presque tous les lutteurs de l’arène sénégalaise tels que Balla Gaye 2, Modou Lo, Eumeu Séne, Bombardier, Gris Bordeaux pour ne citer que ces ténors, ne s’expriment pas en français publiquement comme Yékini ou Tyson alors qu’ils maitrisent tout le «dictionnaire en français» de la lutte, ce n’est pas un insolite car certains n’ont pas eu la chance de fréquenter l’école publique ou l’ont quitté un peu plutôt en classe de primaire.

Lors des face-à-face, des open-press, des interviews d’après combat, beaucoup de lutteurs n’osent pas intervenir en français face aux journalistes.

Et pourtant, ils prononcent tous les «mots-clés» de la lutte en français, on les entend toujours dire ces termes: Lutte simple, Lutte avec frappe, Signature de combat, Avance, Promoteur, Sponsor, Annonceur, Drapeau, Affiche, Amateur, Supporter, Cng, Licence, Décision Médicale, Entrainement, Blessure, L’arbitre est le maitre du terrain, Avertissement, Récupération, Adversaire etc., le seul qui manque à l’appel, c’est le mot Chorégraphe qui signifie Touss dans la langue Wolof.

Les deux ex-rois des arènes, Yékini et Tyson, détrônés successivement par Balla Gaye 2, représentent l’exception qui confirme la règle car ils ont tôt compris qu’étant rois des arènes d’autres medias internationaux s’intéresseraient, un jour ou l’autre, à les prendre en interview en langues étrangères.

La question qu’on doit se poser est de savoir, comment des analphabètes peuvent se permettre de s’entrainer dans des établissements scolaires là où on apprend à nos mômes et comment peut-on cautionner à un lutteur qui a déjà tout l’opulence du monde qu’un individu a besoin dans sa vie et qui n’a malheureusement pas fait les bancs, Modou Lo pour ne pas le citer, de venir conseiller à des élèves d’étudier, tout en leurs disant qu’il regrette de n’avoir pas fréquenté l’école, quel paradoxe alors, si ces enfants rêvent d’une vie meilleure voire sucrée et aussi succulente que la sienne à travers les études. Si tous ces lutteurs s’adonnaient aux études par la même énergie qu’ils le font si bien quand il s’agit de respecter les séances d’entrainements, ils pourront sans difficulté rouler des «r» comme des intellectuels. Il faut noter que le roi du Simpy, Gouye-gui, nous égaye toujours avec son «français Mbeur» qui ressemble parfois au «français chinois» (Moi Partir Acheter Dakar Koontoo Kunzun) à chaque occasion qu’on lui tende le micro. S’il pouvait apprendre quelques règles grammaticales (livre syllabaire), avec le cran qu’il a de s’affirmer ouvertement en publique, sans gène ni complexe, il sortirait largement vainqueur face aux autres lutteurs dont le niveau laisse à désirer. D’ailleurs, il est temps que le président du comité national de gestion de la lutte sénégalaise, Dr Alioune Sarr, applique dans les plus brefs délais , ce qui se fait aux Etats-Unis ou en France, celui de donner des licences qu’aux meilleurs étudiants ou élèves ,cela permettra à cultiver l’élite dans l’éducation nationale qui souffre de résultats satisfaisants, et c’est aussi valable dans les autres disciplines sportives et culturelles. Si Xaragne Lo était instruit, il ne se porterait pas des Thiarakh (sandale) quand l’ex-président de la république, Me Abdoulaye Wade, les avait invité au palais de la République, lui et Balla Gaye 2 pour les réconcilier.

S’agissant du choc royal opposant Bombardier et Eumeu Séne, s’ils pouvaient manier la langue française comme il se doit, cela donnerait une valeur ajoutée à la lutte sénégalaise mondialement.

Serigne Babacar Dieng

diengserignebabacar@gmail.com